jeudi, 15 janvier 2009
LA DAME
La Comptine des maisons d’éditions.
Il était une fois, « une Dame » qui aimait écrire et cela depuis toute petite. Lorsqu’elle n’était encore qu’une fillette, elle tenait son journal, elle écrivait des poèmes. Encore, aujourd’hui, elle cache son journal au fond d’un tiroir, comme une adolescente. Cette dame aime de temps en temps le lire et voir son histoire à compte à rebours. Ensuite, elle continue à remplir de nouvelles pages.
Mais un jour, cette « Dame » décide d’écrire pour les enfants et de les emmener dans un monde de rêves. Aimant écrire depuis des années, de nombreuses idées se bousculent sur le papier. Il faut qu’elle les dompte. Elle y arrive.
Ensuite, elle commence à taper aux portes des maisons d’éditions. Là, elle se heurte à son anonymat. Elle n’est pas connue dans le monde de l’écriture. Elle ne fait pas non plus partie du monde des « People ». Les éditeurs n’ont pas envie de s’investir et plus particulièrement pour des contes d’enfants.
Seules, les maisons à compte d’auteurs sont intéressées. C’est tout à fait normal, puisqu’elles demandent, à l’auteur une somme conséquente, pour la publication de son livre. Rien de très glorieux pour ce dernier ! Une belle arnaque aussi, mais dès le début vous savez au moins sur quelle piste vous vous engagez, si vous choisissez cette option.
Cependant un jour, une maison d’éditions s’intéresse à « La Dame ». Elle lui envoie assez vite un contrat, un vrai. Quelle joie ! La dame réalise, enfin, son rêve. Elle échange des courriels avec sa maison d’éditions. Cette dernière, lui envoie un canevas pour la mise en forme de son manuscrit. Travail, pas évident du tout. La présentation se termine tout de même. « La Dame » est très fière d’être devenue auteur. Il faut dire que l’éditeur, commence toujours ses courriels par « Cher(e) auteur ». Il sait flatter son égo !
Quelques temps après, sur le site de l’éditeur, le livre de la dame est en vente. Le livre est présenté avec une superbe couverture illustrée. Illustration, que l’auteur a lui-même trouvé. Ravie, « La Dame » demande à recevoir son œuvre. Dans un premier temps, la maison d’éditions lui expédie une facture ou il est précisé que le livre ne sera envoyé, que lorsque l’éditeur aura reçu le paiement. La dame trouve la formule un peu cavalière. Mais bon ! Elle est très impatiente et chasse rapidement ce ressentiment.
Un matin, le livre arrive. Les mains de « La Dame » tremblent en ouvrant l’enveloppe. Mais, rapidement son excitation cesse, lorsqu’elle aperçoit son livre, son œuvre… Rien à voir avec ce qu’elle a vu sur le site de l’éditeur. Sur la couverture, il n’y a que le titre et le nom de l’auteur. Où est donc passée l’illustration ? La dame feuillette le livre, aucun dessin, aucun chapitre. Où est passé le travail de mise en forme du manuscrit ? Ce dernier était plus présentable que le livre lui-même. Un vrai désastre ! Et quelle désillusion pour « La Dame ». Sans oublier, le prix d’achat de ce bouquin ….. Aucun enfant, aucun parent ne peut être influencé à choisir ce livre.
« La Dame » a beaucoup de peine. La maison d’éditions a bâclé son travail. Elle fait part de son désarroi à son éditeur. Elle explique que ce livre n’a rien d’un livre pour enfants, seul un auteur d’un roman peut être, à la rigueur, satisfait et encore….. L’éditeur ne se démonte pas et parle de promotion du livre, pour remonter le moral de « La Dame ». Dédicaces dans de grandes librairies, de grandes galeries marchandes. « L’auteur n’a plus confiance » et la suite lui donnera raison. Tous ces beaux rendez-vous vont être annulés. Plus de grandes librairies, de galeries marchandes. Maintenant, la maison d’éditions parle de bibliothèques dans des endroits perdus. Puis encore annulation… Pour terminer l’éditeur demande à la dame de trouver des écoles maternelles près de chez elle et de connaitre approximativement le nombre de livres qui pourraient être vendus.
« La Dame » perd patience, elle envoie à son éditeur, un simple courriel, en lui disant qu’elle rompt leur contrat, qu’il n’est qu’un « rigolo » et qu’il n’a aucun scrupule à se dire éditeur. Comme par hasard, le contrat est rompu sans aucune contestation de la part de la maison d’éditions.
Aujourd’hui « La Dame », après cette déception, continue tout de même à écrire
Je suppose les enfants, que vous avez deviné, qui est « La Dame ». Sachez, que je suis ravie de vous faire partager mes histoires. Si il ya une morale à tirer de cette comptine les enfants, c’est que malgré les obstacles, il faut toujours croire en ses rêves. Et puis, attention, mon livre n’a été tiré qu’en 5 exemplaires, peut-être que dans quelques années ou quelques siècles, ils se vendront comme des œuvres de peintres……
Mapie.
16:02 Publié dans Blog | Tags : société, maisons d'éditions, éditeurs, éditions, poèmes, poésies, litterature | Lien permanent | Commentaires (0)
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